L Institut “Observatoire des Patrimoines de Sorbonne Universités” (OPUS) a été conçu par un groupe d’avant-projet coordonné par Philippe Walter, Dominique Guillaud et Jean-Pierre Van Staevel durant le premier semestre 2016 pour promouvoir, par une mise en synergie de ses ressources scientifiques, pédagogiques et patrimoniales, un champ élargi, innovant et opérationnel autour de la notion de patrimoine(s) en mettant en relation des objets, spécialités, temporalités, approches et outils différents.
Le partage et l’appropriation de ce projet se dérouleront au cours du colloque inaugural organisé les lundi 17 et mardi 18 octobre 2016 sur le campus des Cordeliers (Paris 6e). Toutes les informations ainsi que le formulaire d’inscription sont en ligne sur le site de Sorbonne Universités
Télécharger le programme des journées ici : http://www.sorbonne-universites.fr/actualites-home/observatoire-des-patrimoines-sorbonne-universites.html
CE QU’EST OPUS ?
L’Observatoire des Patrimoines de Sorbonne Universités (OPUS) a été conçu pour promouvoir, par une mise en synergie des ressources scientifiques, pédagogiques et patrimoniales de Sorbonne Universités, un champ élargi, innovant et opérationnel autour de la notion de patrimoine(s) en mettant en relation des objets, spécialités, temporalités, approches et outils différents. La prise en considération des patrimoines par la mobilisation conjointe de différentes compétences disciplinaires constitue aujourd’hui un enjeu scientifique et sociétal majeur.
Dépassant sa signification liée à la propriété privée, la notion de patrimoine recouvre l’ensemble des objets matériels et immatériels et des pratiques humaines ancrées dans un passé plus ou moins lointain, et dont les sociétés héritent, qu’elles reconnaissent collectivement comme investis de valeurs culturelles et qu’elles s’attachent à transmettre. Fondamentalement, le patrimoine est une construction sociale active et évolutive dans le temps, dans ses acceptions, ses représentations et ses usages. Les dernières décennies ont vu se diversifier les objets patrimoniaux, conduisant à l’idée de patrimoines multiples : des collections de musées aux parcs naturels, des monuments et sites archéologiques aux littératures, des langues autochtones aux produits de terroir, des traces matérielles du passé aux génotypes et aux langues, etc.
Longtemps perçus comme un héritage artistique ou scientifique dont la reconnaissance était assurée et institutionnalisée par les agents de l’État, les processus de patrimonialisation se sont multipliés partout dans le monde, et ont acquis un statut paradigmatique. Au-delà des approches développées ou des objets retenus, l’idée de Patrimoine(s) renvoie désormais à des notions de bien collectif, parfois de gestion collective concertée, de référence à un passé plus ou moins lointain, le plus souvent de conservation, de transmission et de protection : ses nouvelles connotations autour du bien commun ont supplanté sa signification liée à la propriété privée. Son évolution à différentes échelles de temps dessine un modèle dynamique, à même d’asseoir un projet scientifique débouchant sur des questions de sociétés.
Une approche globale des Patrimoines, dont l’ambition est de développer de nouveaux champs de recherche à l’interface des disciplines, nécessite la convergence des réflexions qui touchent aux Patrimoines et à leurs dynamiques, et qui permettent de nourrir la recherche, d’ouvrir à de nouvelles pistes pour la conservation, la valorisation, la formation et l’expertise. Dans le but de favoriser cette convergence, OPUS propose de considérer trois approches différenciées et complémentaires, conçues pour permettre les interactions entre spécialistes dans une logique non plus sectorielle mais au contraire inclusive, pour couvrir une très large gamme d’objets patrimoniaux et pour garantir les meilleures synergies interdisciplinaires :
- La première approche concerne tous les travaux portant sur les patrimoines, visant à renseigner leurs origines ou leur élaboration dans le temps présent ou passé, leur constitution, leurs usages, leurs acteurs ;
- La deuxième approche se fonde sur des actions scientifiques menées pour les patrimoines, visant leur conservation, leur promotion, leur dissémination et leur valorisation, à travers différents procédés et techniques ;
- La troisième et dernière approche développe des recherches d’ordre épistémologique sur la notion de patrimonialisation, démarche réflexive indispensable pour contextualiser les deux premières approches et conférer à l’Observatoire son rôle de veille. Ces approches qui forment le socle de l’Observatoire s’expriment à travers la définition de champs thématiques prioritaires, de nouvelles dynamiques patrimoniales, de développements technologiques, d’évolutions pédagogiques et de mobilisation sociétale. Autant d’aspects sur lesquels a porté la réflexion du comité de préfiguration d’OPUS et que l’on tentera de couvrir pendant le colloque et de mettre en chantier au-delà et dans la durée.